Niamkey Abaté est vendeuse de produits vivriers au marché de Bonoua. Sa légendaire bonne humeur n’échappe pas à son entourage. Mais depuis quelque temps, elle a perdu le sourire.
Les marchandises ont augmenté et les clients se font rares. Abaté ne sait plus où donner de la tête. Elle peine à s’approvisionner. Les prix des produits vivriers qu’elle se procurait dans les villages environnants ont doublé. Une situation qui n’arrange pas les affaires de la quadragénaire. Pour s’en sortir, Abaté est obligée d’augmenter le prix de ses produits vivriers ou diminuer le volume des tas de manioc, bananes, ou légumes. Désormais, c’est 5 bananes à 1000 FCFA contre 500 FCFA, il y a de cela quelques mois.« Je ne m’en sors plus du tout. Le marché est devenu très cher. Les choses ont augmenté là où je vais chercher mes maniocs et bananes. Quand je viens sur le marché, je ne gagne pas de bénéfice », déplore-t-elle.
Une augmentation de prix qui porte un grand coup à son commerce. Selon cette mère de famille, les clients habituels ont disparu. « Les clients ne viennent pas parce qu’ils n’ont plus l’argent pour faire le marché. Les inconditionnelles du “Foutou” ont changé de régime alimentaire. Tout le monde essaye de s’adapter face à la situation », explique l’ancienne vendeuse de ”Atoukpou”, de galettes en forme de disque, faites à base de manioc. Auparavant, se faire un bénéfice de 1500 FCFA, était un jeu d’enfant pour Abaté. Aujourd’hui, c’est devenu un véritable défi quotidien. Cependant, “l’habitude étant une seconde nature”, dit l’adage, elle hésite à se reconvertir dans une autre activité de crainte de revivre les mêmes réalités.
Robert Bassinga, contributeur PepeSoupe à Bonoua