Sous la pluie et sous le soleil, les vendeurs ambulants occupent pratiquement toutes les routes de la ville. Adjamé, Cocody, Marcory, Plateau… Aucune artère n’est épargnée. Chacun, son article en main, convoite les potentiels clients au volant de leurs véhicules, ainsi que les passagers. Ils n’attendent plus un quelconque feu rouge, comme par le passé. Entre les véhicules, ces derniers se faufilent parfois au péril de leur vie. Ce vendredi 18 novembre, nous avons fait une incursion dans leur milieu, afin de nous imprégner au plus près de leur réalité.
Dans le quartier de Boribanan, nous étions en compagnie de Konan Franck et Coulibaly Adan. Ces derniers s’y sont retrouvés par diverses motivations. Pour Konan Franck, il était auparavant vendeur de vêtements aux côtés de son aîné dans sa boutique. C’est après la destruction de celle-ci, lors d’un déguerpissement, qu’il s’est retrouvé sur la route, nous raconte-t-il. N’ayant plus de quoi survivre, il était contraint de trouver une issue. C’est ce qui explique sa présence entre les véhicules. Coulibaly Adam a, en revanche, une raison bien différente d’être là. Après avoir arrêté l’école en classe de seconde, il décide de se trouver une occupation. C’est ainsi que lui est venue l’idée de vendre entre les voitures.
Comme leurs confrères, Konan Franck et Coulibaly Adan achètent leurs articles dans des boutiques environnantes. Ils ont un prix fixe pour chaque article. À eux d’ajouter la marge de différence qu’ils souhaitent. C’est cette marge qui représente leur commission à la fin de la journée. Le métier de vendeur ambulant sur les chaussées est très délicat. Il expose ses pratiquants à de potentiels risques d’accidents. Mais face à une situation où l’on est oppressé par les difficultés de la vie, toutes les solutions sont les bienvenues, tant qu’elles n’attentent pas à la vie d’autrui, ni ne violent les lois.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Adjamé