Yedan Hamadou était un vendeur de chaussure à man. C’est à la suite de la crise postélectorale de 2010 qu’il s’est retrouvé à Abidjan. Appelé par sa sœur qui y réside, il abandonne son activité et se précipite à la capitale économique avec sa petite famille. C’est Yopougon qui lui ouvre ses bras chaleureux. Une fois sur place, il essaie de trouver une autre activité. Il n’est pas habitué à tendre la main. Et cette situation qui perdurait lui était inconfortable. Dieu faisant grâce, il obtient un emploi de gardien. Son employeur très généreux, lui permet d’établir son domicile sur le terrain qu’il garde. Il y construit sa baraque dans laquelle il vit moins soucieux. Une vraie bouffée d’oxygène pour lui et sa petite famille.
Mais le désir d’être en contact régulier avec l’argent est plus fort. C’est ainsi que lui vient l’idée de la cordonnerie en 2015.
À deux pas de la maison qu’il garde, il y dépose une table et de vieilles chaussures. Le juste nécessaire pour attirer la clientèle. Son matériel est essentiellement composé d’un crochet, d’un couteau, de la colle, des fils et un pinceau. Il répare des sandales, des souliers et des pantoufles.
Les prix de ses prestations varient en fonction du client. La plus petite prestation coûte 100 f. Et son chiffre d’affaires journalier se situe entre 2 000 francs et 5 000 francs par jour. Cet argent lui permet de faire face aux besoins pressants avant l’arrivée du salaire.
Yedan Hamadou est un heureux grand père. Sa fille lui a offert un merveilleux petit enfant qui égaye ses journées. Il est surtout reconnaissant à Dieu, qui lui fait la grâce de mener deux activités à la fois.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Yopougon