L’attiéké, ce couscous traditionnel cuisiné à partir de tubercules de manioc est consommé par un grand nombre de la population ivoirienne à tous les repas et à pratiquement toutes les sauces. Si aujourd’hui la Chine en est le premier producteur dépassant ainsi la Côte d’Ivoire, les femmes, telle Laure, ne comptent pas se laisser dépasser. Ce 16 Novembre, nous la rencontrons mais, pour des raisons personnelles, nous sommes reçus par sa fille.
Traditionnellement fait par des femmes originaires de la zone côtière, l’attiéké est à ce jour l’affaire de tous. Laure, cette native d’Azaguié, explique que c’est après être entrée en union avec un Ebrié du village d’Akouédo qu’elle a décidé de faire de la production de l’attiéké sa source de revenu. Elle commence alors avec une machine à presser et une bâché de manioc qui correspond à 220 000F CFA. Peu à peu, elle arrive à glaner des clients grâce à la qualité de son produit.
10 ans après, elle est devenue l’une des productrices les plus importantes à Akouédo avec trois autres machines et plus de quantité de manioc à transformer. Certes elle produit de manière artisanale, mais elle fait travailler des journalières qui l’assistent dans sa préparation quotidienne. Selon Laure, le marché se porte bien car elle arrive à satisfaire la demande mais il arrive souvent qu’elle vende à perte à cause de la mauvaise qualité de la matière première, le manioc en l’occurrence. Malgré tout, elle ne souhaite pas faire partie d’une coopérative, préférant évoluer seule et être l’unique patronne et décisionnaire de son business.
Son rêve aujourd’hui serait d’avoir les moyens nécessaires et le soutien du ministère de l’agriculture qui lui permettraient de produire de façon industrielle de grandes quantités d’attiéké.
Paule Valérie Konan, contributeur PepeSoupe
Cocody