ELYSA, KOSSIA et FATOU aiment bien la plage de Grand-Bassam, elles y réalisent de nombreux aller et retour, faisant des kilomètres en vendant leur petite marchandise. Comme elles habitent le même quartier de Mossou depuis l’adolescence, elles n’ont pas de difficulté pour s’y retrouvent chaque weekend.
Le reste de la semaine, elles sont visibles à la montée du pont qui mène à Bonoua en direction de la frontière du Ghana. C’est là qu’elles font leur petit commerce de chips, d’arachides en bouteilles, d’anacarde (noix de cajou) de beignets et d’eau glacée en sachet. Elles vendent à la criée, mais quelquefois elles n’hésitent pas à accoster les voyageurs avant que ceux-ci ne franchissent le pont.
Un petit marché de bord de route s’est créé là a l’entrée du pont. On y vend pèle mêle du crabe, des moules, des escargots, des noix de coco et même du carburant en détail. Le fonds de commerce des trois copines d’enfances, ce n’est pas tant ce qu’elles vendent, c’est leur sourire. Du matin à la tombée de la nuit, elles ont le visage éclairé d’un sourire naturel. Elles engagent facilement la conversation, surtout aux chauffeurs de véhicules de marchandises qui vont et qui viennent toute la journée.
Tout laisse à croire que les choses se passent toujours bien, mais ce vendredi 15 novembre 2019, FATOU le plus âgée des trois raconte : « Il y a 6 mois, un Européen de passage nous a demandé de lui trouver 3 bouteilles de noix de cajou, ce qui fut fait. Nous avons alors pensé que le moment était venu pour nous d’ajouter une corde à notre arc. Hélas notre stock de 10 bouteilles de cajou c’est très mal vendu.(283 mots)