Marcellin Gansoré vient d’obtenir le bac à 24 ans. Son parcours scolaire n’a pas toujours été reluisant. En attendant la rentrée universitaire, il s’est mué en « déchireur ». Un photographe qui écume les cérémonies sans y être invité.
Depuis son bas âge, Marcellin est passionné de photographie. Quand vient donc le moment de trouver une activité génératrice de revenus, Il se tourne automatiquement vers ce domaine.
Un appareil photo basique en main, quelques cours sur le tas et le voilà transformé en « photographe professionnel».
Mariages, baptêmes, anniversaires, Tabaski, Ramadan, Gansoré est partout !
Le procédé est simple. Concernant les mariages par exemple, il visite chaque jour les mairies en quête des programmations. Il est ainsi informé des différentes célébrations qui ont lieu.
Le photographe observe les invités, ensuite les mariés et essaient de choisir les meilleurs angles pour les prises de vues. Il espère ainsi se différencier des multiples autres photographes présents.
Une fois les photos prises, c’est une course contre la montre qui s’engage. Marcellin se rend rapidement au studio photo le plus proche afin de traiter et «laver» ses photos. Les « déchireurs » se livrant une guerre «sans merci», seuls les plus rapides pourront écouler le maximum de photos.
Les cartes en main, Marcellin se faufile entre les tables des invités en leur proposant les prises. À la différence des « photographes titulaires » de la cérémonie ayant déjà reçu leurs cachets, les « déchireurs » comme lui vendent leurs photos sur place au client. Les prix proposés varient généralement entre 500 et 1000 francs CFA. Marcellin arrive alors à se faire des recettes allant de 30 000 à 70 000 francs CFA selon la cérémonie.
Avec cet argent, il arrive à subvenir à ses besoins et à préparer la rentrée à l’université.
Layla Nassar, contributeur PepeSoupe à Bingerville