Salomé Gnegnin est vendeuse de viande fraîche au marché de Bonoua. S’il y a un trajet qu’elle connaît comme sa poche, c’est “Bonoua – Port-Bouët”. Cette distance, elle la parcourt depuis près de 20 ans pour aller s’approvisionner.
Avec le temps, Salomé a su braver les obstacles et difficultés qui entourent son commerce. Elle se rend au quotidien dans la commune de Port-Bouët à l’aide des mini-cars communément appelés “Massa”. Des véhicules de transport en commun réputés pour leur mépris pour le code de la route.
Salomé vend ses viandes au kilogramme. Sa bonne humeur et son ancienneté sont ces atouts favoris face à ses concurrentes. Cependant, la flambée des prix qui n’épargne aucun secteur d’activité est venue troubler le sommeil de la jeune dame. « Chez mon fournisseur, la viande était à 1700 FCFA le kg. Aujourd’hui, c’est passé à 2750 FCFA. Je revends à 2900 FCFA » déplore-t-elle.
Sur chaque kilogramme de viande vendu, elle gagne en moyenne 150 FCFA. Selon la vendeuse, ce gain reste insignifiant comparativement à ce qu’elle touchait par le passé. Auparavant, son bénéfice était de 1200 FCFA par kilogramme. À cela s’ajoute le coût du transport qui connaît une augmentation sachant que ses revenus ont relativement baissé dernièrement. Salomé, la trentenaire révolue, ne sait plus à quel saint se vouer. Changer d’activité ferait certainement l’affaire. Mais hésite encore à franchir le pas. Car le commerce de viande, c’est toute sa vie. Pour notre vendeuse de viande qui garde toujours le sourire : “quand il y a la vie, il y a toujours de l’espoir”.
Robert Bassinga, contributeur PepeSoupe à Bonoua