Moins bien connu que le tissage de pagne traditionnel, le tricotage sur les toiles en coton est tout aussi beau. Le «Fani dôgô», qui signifie littéralement en langue Malinké « coudre sur un pagne », est l’art de faire des arabesques sur une toile blanche en coton en se servant du fil de laine et d’une aiguille. Fatim Guindo, cette jeune Malienne a choisi d’en faire son activité secondaire.
C’est auprès de sa sœur, au Mali, qu’elle apprend tous les fondamentaux de cet art. Traditionnellement, le «Fani dôgô» est l’un des éléments indispensables du trousseau d’une nouvelle nourrice ou mariée. De ce fait, elle en confectionne donc régulièrement pour ses proches. Cependant, en 2015, elle décide de venir tenter sa chance en Côte d’Ivoire dans l’espoir d’une vie meilleure. N’ayant jamais été scolarisée, elle n’a d’autres choix que de se faire employer comme fille de ménage afin de venir en aide à sa mère restée au pays. Elle se fait remarquer des femmes de son entourage après s’être confectionnée un pagne. Après quelques commandes et des clients satisfaits, elle se rend compte qu’elle pourrait en faire son activité en ajout de celui de fille de ménage et se faire plus d’argent.
Depuis 4 ans, entre 2, 3 ménages, Fatim confectionne ses réalisations qu’elle vend entre 5000FCFA et 10000FCFA. Bien qu’elle arrive à se faire le maximum de sous, elle avoue que c’est tout de même un travail éprouvant pour le dos et les yeux. Même si cela constitue une source de revenu supplémentaire, elle ne compte pas l’exercer dans la durée pour éviter de se ruiner la santé.
Paule Valérie Konan, contributeur PepeSoupe à Cocody
