Ces derniers temps, les réseaux de télécommunications en Côte d’Ivoire présentent un manque de professionnalisme dans leurs services. En conséquence, les consommateurs partout dans le pays se plaignent des répercussions sur leurs activités économiques. Dans ce même cadre de dysfonctionnement, une grève a récemment éclaté dans un recoin du chef-lieu de la région du Gbêkê. La grève est motivée par les services Mobile Money en termes de rémunération dans certains points de vente. Konan Kouassi Alfred, notre intervenant de ce 25 mai est un marchand « PDV » qui signifie Point De Vente. Il est par ailleurs le premier responsable de l’Union des Marchands Mobile Money du Gbêkê, justement à la base du soulèvement à l’encontre des services.
À en croire ses dires, les réseaux de téléphonie mobile ont changé de méthodes de paiement de ses travailleurs. Ce changement soudain est motivé par l’avènement du nouveau concurrent Wave qui sème la terreur chez les autres réseaux. En effet, les marchants sont désormais payés par volume de transactions dénommé : « la volumétrie. » C’est-à-dire que si un vendeur réussit une transaction de 1 000 000 de FCFA, il recevra 4000 FCFA. Néanmoins, comme le notifie M. Alfred : <<le risque est que si vous avez fait un volume de transaction de 999 000 FCFA, on ne peut pas vous rémunérer parce que vous n’avez pas atteint les 1 000 000 FCFA.>>. Une nouvelle loi qui crie à l’opposition avec l’ancienne. Selon M. Konan, c’est ce qui a motivé la grève puisque auparavant, les marchands étaient rémunérés par transactions. Il faut retenir que la plupart de ces marchands sont des étudiants qui demandent des prêts afin de mettre sur pied leurs activités. Alors, la méthode ne les arrange guère, en ce sens où ils se retrouvent désormais avec d’infinies dettes. L’entreprise de ces jeunes qui était donc censé apporter un développement durable au pays, vire alors à l’échec.
Coulibaly Bamory, Contributeur PepeSoupe à Bouaké.