La disponibilité et la gestion optimale de l’eau sont le préalable à tout bien-être économique et social. La Côte d’Ivoire, qui dispose d’un vaste réseau hydrographique, a mené de longue date une politique prometteuse dans le secteur. Nonobstant, les populations souffrent d’un déficit d’approvisionnement récurrent ces dernières années. Une des communes les plus peuplées de la Côte d’Ivoire avec plus d’un million d’habitants, Abobo est régulièrement confrontée à des pénuries d’eau. Hormis cette réalité, Cissé Moussa, un riverain du quartier Djibi à notre micro met en lumière un autre problème, à savoir le paiement des factures via transfert d’argent qui est perturbé par la mauvaise qualité du réseau téléphonique.
En effet, suite au règlement des factures par mobile money et la réception de reçus, certains clients sont recontactés par la SODECI les informant d’arriérés de factures qui étaient censés être payés. Cela va de soi, les opérateurs de téléphonie mobile sont également concernés par ce manquement. En ce qui concerne la disponibilité de l’eau, pour Moussa, créer une autre société de distribution d’eau pour concurrencer la SODECI fouetterait l’orgueil de la compagnie et la rentrait plus compétente. Dans sa généralité, le déficit d’eau dans tout le district d’Abidjan est estimé à environ 200 000 m3/jour. Par ailleurs, pendant de nombreuses années, il y a eu une absence d’entretien et d’investissements. Cela a entraîné un déficit important d’approvisionnement en eau potable aussi bien en milieu urbain que rural. Ce déficit était de 30 % à Abidjan, et d’environ 50 % à l’intérieur du pays. Aussi, au cours d’une investigation en 2020, 35% des réclamations du manque d’eau enregistrées par l’agence SODECI d’Abobo Nord provenait de Akeikoi Djibi et Akeikoi extension. Cela s’explique par le manque de canalisation dans plusieurs zones et la pratique de fraude sur le réseau.
Jedidja Gnali, contributeur Pepesoupe à Abobo.
Lire aussi