Dans la banlieue d’Abidjan, une ferme quelque peu atypique attire les curieux. C’est “La Loge du Fermier”, l’antre de Yani Traoré, un jeune entrepreneur de 28 ans qui a fait du lapin sa spécialité. Une passion dévorante pour ces petites boules de poils qu’il traite véritablement comme ses bébés.
Ici, pas de cages exiguës ni de conditions d’élevage spartiate. Chaque lapinou dispose d’un espace aussi vaste que sécurisé, à l’abri des serpents et autres prédateurs. Un petit cocon douillet où ils peuvent s’ébattre en toute quiétude, sous l’œil attendri de leur père adoptif.
« Mes lapins ne sont pas de simples animaux d’élevage, ce sont mes compagnons de vie », confie Yani avec un sourire ému. Un attachement qui transparaît dans chacun de ses gestes et qui se traduit par des soins quotidiens particulièrement attentionnés.
Mais cette approche douce et bienveillante ne l’empêche pas d’avoir créé une activité économique durable. Avec un cheptel d’environ 200 têtes, le jeune entrepreneur écoule sa production auprès des particuliers comme des professionnels de la restauration.
Les amateurs peuvent ainsi se procurer des lapins de différents poids, entre 7.000 et 12.000 FCFA pièce, pour savourer cette chair fine et délicate. Un met de choix qui séduit de plus en plus les papilles des Ivoiriens.
Selon ses estimations, le chiffre d’affaires annuel de “La Loge du Fermier” avoisinerait les 15 millions de FCFA, avec un fonds de commerce évalué à près de 10 millions. Des revenus confortables pour ce passonné qui ne cache pas son ambition de développer son élevage pour en faire une référence nationale.
Au-delà du business, Yani Traoré se veut aussi un ambassadeur de l’élevage durable et respectueux du bien-être animal. Une approche pionnière en Côte d’Ivoire qui pourrait bien inspirer une nouvelle génération d’éleveurs soucieux de réconcilier rentabilité et éthique.