39,4%. C’est le taux de pauvreté estimé en Côte d’Ivoire en date du 31 Mai 2022. Ce taux désignant le nombre de personnes vivant avec un montant en dessous de celui minimal, c’est-à-dire 270 900 par personne et par an selon les chiffres de 2014, pourrait s’expliquer par le chômage que subissent les personnes fraîchement diplômées des universités du pays. Abé Séverin en fait partie. Après ses études universitaires, il a été confronté au manque d’emploi sur le marché ivoirien. Résilient et combattif, il a décidé de ne pas se laisser abattre et de faire quelque chose de ses 10 doigts. Lui vient alors l’idée de travailler dans un salon de coiffure pour hommes, dans son village natal à Alépé. Ayant déjà exercé cette activité à mi-temps pendant qu’il était sur les bancs et ce seulement à l’aide d’une lame durant des années, il s’est dit assez prêt pour en faire son gagne-pain. C’est ainsi qu’à défaut de pouvoir travailler dans ce dans quoi il a été formé, il décide de faire jouer son talent en sa faveur.
C’est donc un coiffeur passionné avec à son compte 10 ans d’expérience que vous aurez l’occasion de connaître si jamais vous faites un tour dans l’un des salons de coiffure pour hommes d’Alépé. Les prix pratiqués sont de 300 francs pour les adultes et 200 francs pour les enfants. Le dimanche, il lui arrive de faire des recettes de 3000 francs. Les autres jours, il gagne en moyenne 2000 francs. Séverin rêve d’ouvrir son propre salon et de devenir plus tard un coiffeur reconnu au plan national et ensuite international.
Layla Nassar, contributeur PepeSoupe à Alépé