Dans le jargon ivoirien, on appelle ‘’ tueurs de cabris’’, les personnes qui n’aiment pas prendre de douche. Pour eux, se laver est une tâche laborieuse. Ils ont désormais trouvé un ennemi juré en la personne de Amanguina Abel. C’est un vendeur ambulant d’éponge de bain, âgé de 35 ans. Du Nord au Sud en passant par l’Est et l’Ouest, Abel arpente les rues de tous les marchés pour écouler sa marchandise. C’est dans les rues de la commune d’Adiaké que nous avons fait sa rencontre. En effet, avant d’effectuer un voyage, il prend le soin de s’informer sur le jour du marché de sa ville de destination. Ce sont généralement des moments de grande affluence et propices pour une bonne affaire. L’ennemie numéro un des ‘’tueurs de cabris’’ commercialise ses éponges en fonction de 2 critères : la capacité à exfolier la peau et le mètre.
Les éponges dites ‘’africaines’’, censées exfolier l’épiderme en profondeur, sont vendues entre 1000 et 1500 F CFA le mètre. Quant aux autres types, ils sont commercialisés à 500 F CFA le mètre. Issu d’une famille plutôt modeste basée à Abidjan, Abel a entamé cette activité depuis l’arrêt de ses études, il y’a des années, en classe de terminal. Sa famille, notamment son père, ne parvenait plus à payer sa scolarité. Dès lors, au regard des charges financières, des difficultés que qui pesaient sur les siens, Abel décide d’entreprendre et s’oriente vers la vente ambulante d’éponges africaines.
Concernant ses perspectives, Abel entend ouvrir un magasin garni de divers articles dans la ville Abidjan. Son prochain voyage s’effectuera à Grand-Bassam, une station balnéaire proche de la ville d’Abidjan.
Jedidja Gnali, contributeur Pepesoupe à Adiaké