Appelez-la madame M’bra, elle a 59 ans et elle est arrivée en France en 1980. Après avoir achevé ses études, elle est rentrée en Côte d’Ivoire avant de regagner à nouveau la France en 1990. Depuis lors, elle y vit et tient un magasin de vente de produits ivoiriens à Château-Rouge.
Comme elle dit dans un grand rire, dans son magasin, vous pouvez faire votre marché comme à Abidjan d’où le nom de marché Gouro d’Abidjan qui rappelle ce marché très connu de la capitale économique ivoirienne au cœur de la commune d’Adjamé. Bananes, graines de palme, piments, ignames, « gnangnan », poivre, cubes d’assaisonnement et tout ce que vous trouvez sur les marchés en Côte d’Ivoire, madame M’bra vous les propose en gros, demi-gros et même au détail. Son magasin est fréquenté par des ivoiriens, des africains et d’autres personnes qui à travers la gastronomie gardent un lien avec la Côte d’Ivoire, l’Afrique.
Le tableau aux dires de madame M’bra est hélas loin d’être reluisant. En effet, elle est désormais confrontée à la concurrence des chinois qui sont dotés de plus de moyens. Elle évoque une vingtaine de magasins chinois mieux situés avec lesquels elle est incapable de rivaliser. Madame M’bra déplore également le manque de solidarité des ivoiriens et la corruption qui font qu’il est difficile d’émerger vraiment.
Madame M’bra travaille avec un sénégalais et un bangladais car dit-elle, en général, ses compatriotes ivoiriens décident d’aller voir ailleurs dès que leur situation administrative est régularisée. ( 256 mots)