Un appatam couvert de feuilles de palmier effilées, un morceau de tronc d’arbre comme siège, plusieurs autres empilés et des outils en fer : voici le tableau qu’offre l’atelier de Ibrahim Diallo. Installé sur la voie reliant la place Laurent Gbagbo au quartier Baoulebougou de Gagnoa, Ibrahim, âgé de 21 ans est sculpteur. Assis dans son siège, le visage décontracté et sérieux, il est absorbé dans sa tâche. Avec un mouvement bien rythmé, il taille avec adresse le tronc d’arbre devant lui pour en ressortir un mortier de cuisine.
Pour la petite histoire, alors qu’il avait 11 ans, Ibrahim a quitté l’école pour se consacrer uniquement à l’apprentissage de cet art. Sous la houlette de son père, lui même sculpteur, Ibrahim apprend les rouages de cet art et depuis bientôt un an maintenant, il est à son propre compte.
“Avec le temps, j’ai pu me perfectionner à la confection de mortiers, de leurs pilons et de tamtams”, nous explique-t-il. Ibrahim confectionne des mortiers de diverses tailles. Les plus gros, avec des ouvertures moins profondes et plus larges servent à préparer le foutou banane, manioc, igname etc. Les autres, avec une ouverture moins large mais plus profonde, servent à piler des ingrédients comme la graine, les feuilles, le poisson sec, le piment, le riz etc.
Concernant sa production, Ibrahim nous affirme qu’il parvient à sculpter 3 à 4 mortiers par jour. Les mortiers sont vendus sur le marché local à la clientèle principalement composée de femmes. Selon la taille, les prix des mortiers oscillent entre 3500FCFA et 8000FCFA.
“Sur chaque vente, je peux réaliser entre 2500FCFA et 5000FCFA de bénéfices”, nous confie Ibrahim, qui s’en sert pour soutenir ses parents, en attendant d’épargner suffisamment pour être autonome. (294 mots)