Lorsque vous arrivez au marché de Yamoussoukro à partir de 9 heures, vous verrez une foule de gens attroupés devant un stand de journaux. Il s’agit des lecteurs furtifs de gros titres (les titrologues), qui deviennent par la suite dans la journée des ‘’commentateurs adversaires’’ de ces titres.

Omar Ben est un jeune sénégalais de 32 ans qui a grandi à Yamoussoukro, en y trouvant le moyen de monter son commerce de montres, bijoux et journaux. Il est si bien installé que chaque matin, d’autres petits commerçants l’environnent pour vendre friperie, beignets et même de l’attiéké. Toute la journée les passants rendent ‘’visite’’ au kiosque à journaux pour prendre ‘’la température politique et sociale’’ du pays. Omar a fini par être affublé du surnom de “Titrologue“.

Il ne s’en plaint pas bien au contraire ! « Du lundi au samedi, la clientèle est présente et par semaine je fais un bon chiffre d’affaires quand les choses vont bien, cela encore plus au moment des fêtes. Selon l’actualité, j’arrive à écouler mes journaux ». Ce vendredi 21 février 2020, Omar vend encore des montres et d’autres articles pour les retardataires qui voudraient offrir des cadeaux de Saint-Valentin. Il se frotte les mains en attendant la fête de Pâques, si importante en pays Baoulé.