Il y’a des gens qui perpétuent sans le savoir, de vieilles traditions. Arouna Ilboudo est de ceux-là. Il pratique le métier de vendeur ambulant depuis 15 ans. Arrivé de Bobo Dioulasso (Burkina Faso) à l’âge de vingt-cinq ans, avec son père venu tenter sa chance à Dimbokro, il a trouvé sa propre voie. Celle du commerce à vélo.

En effet, par temps doux ou par temps sec comme pendant le harmattan, Arouna parcourt près de 150 kilomètres pour couvrir en aller et retour, les routes des villages Baoulé. De Toumodi à Eloubo, il vend sa marchandise faite de bric et de broc. Il ne se repose que le mercredi, jour de marché dans la région. Lorsqu’on l’interroge sur comment vont les affaires, il répond : « Je ne peux pas me plaindre, j’ai fini par comprendre les besoins des clients selon les saisons. Et comme je ne travaille qu’en dehors du mercredi, j’arrive à apporter mes services, le plus souvent, que ces autres jours-là justement. Le plus difficile c’est lorsque je suis obligé de retourner par exemple à ma base de Toumodi, pour rapporter un article à Pacobo dans la même journée. Heureusement que je ne paye pas de carburant ! » Dit-il souriant.

Ce mardi 18 février 2020 est pour Arouna un jour comme les autres, il pédale son vélo vers les hameaux les plus reculés, en faisant sonner son klaxon particulier de vendeur ambulant. Il affirme bien gagner sa vie puisqu’il va bientôt finir la construction d’une maison pour lui-même et sa famille. Notons que c’est environ un revenu mensuel de près de 250 mille francs qu’empoche Arouna avec la vente à vélo.