Bourahima Ahmed, le virtuose des cuisinières et gazinières, est un nom qui résonne comme une légende dans le quartier de Williamsville, à Casablanca. Originaire du Burkina Faso, cet artisan du fer s’est taillé une réputation au fil des décennies grâce à son expertise inébranlable dans la restauration d’appareils de cuisine délabrés.

Au cœur de son atelier, on se retrouve plongé dans un véritable musée des objets oubliés. Des carcasses de cuisinières, de fours et de brûleurs, tous à la limite de l’inutilisabilité, occupent un espace qui semble être un cimetière pour les appareils délaissés. Pourtant, sous les mains habiles de Bourahima, ces vieux appareils défraîchis reprennent vie et retrouvent leur lustre d’antan. C’est là que réside le talent exceptionnel de cet homme.
Ce 20 septembre, aux environs de midi, Bourahima nous a chaleureusement reçus dans son antre de créativité. Occupé à repeindre une imposante gazinière à trois fours, à peine rénovée, qu’il s’apprêtait à exposer à l’entrée de son atelier. Le prix de cette pièce restaurée, façonnée sous l’effet de centaines de coups de marteau après avoir été soumise à de fortes chaleurs, était fixé à 80 000 francs CFA, un tarif à revoir pour satisfaire d’éventuels clients.

Malgré son français approximatif, Bourahima laisse parler son talent. Ses compétences transcendent les barrières linguistiques et les frontières d’Adjamé. En effet, il est régulièrement sollicité jusqu’au chic quartier de Cocody pour ses talents de réparateur. Le secret de son succès réside dans son originalité et dans la manière dont il insuffle une nouvelle vie à des appareils en fin de vie.
Bourahima Ahmed est un artisan dont la créativité, après près de 25 ans de métier, continue de redonner un souffle nouveau à des objets oubliés, transformant ainsi son atelier en un lieu de résurrection.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Adjamé.