Au cœur d’Adjamé, une histoire inspirante se dévoile à nous. Celle d’Aoussou Konan. Nous sommes sur la voie principale de Williamsville, après avoir dépassé l’immense camp de la gendarmerie d’Agban et l’imposante statue érigée en hommage à Feu Djenny Kobinan, une figure importante de la vie sociopolitique dans les années d’après l’indépendance en Côte d’Ivoire. Nous marquons une pause juste en face du commissariat du 11e arrondissement, à la rencontre de M. Aoussou Konan, spécialiste de la plastification de pièces d’identité et d’autres documents administratifs depuis 13 ans. Malgré une longue et dure journée d’efforts, M. Aoussou Konan garde encore le sourire derrière son petit bureau exposé en plein air.

Aoussou a de suite embrassé cette activité après avoir quitté les bancs de l’université en 2010. Les réalités socio-économiques familiales étaient telles que l’urgence de se trouver un emploi immédiat l’y a conduit, surtout qu’elle ne nécessite aucune formation spécifique préalable. Avec un investissement total de 30 000 F, qui lui a permis d’acquérir une presseuse, des feuilles à plastifier, un parasol, une table et un banc, il dispose de tout le nécessaire et s’installe stratégiquement devant le commissariat. Attestations d’identité, certificats de résidence, déclarations de perte, etc., Aoussou recevait une bonne trentaine de clients en moyenne par jour, pour des prestations allant de 300 F à 500 F.

Cependant, depuis 4 mois, Aoussou est confronté à une baisse d’activité due au fait que le commissariat ne produit plus certains documents principaux qui constituaient une part importante de ses affaires. Malgré cette baisse d’activité, Aoussou se sent optimiste et continue de profiter des avantages que lui offre son travail, qui lui a permis une bonne intégration sociale.
Aoussou Konan, grâce à sa détermination, a su s’intégrer professionnellement et socialement dans une société où l’emploi des jeunes est un défi constant.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Adjamé