C’est à l’université de Cocody que nous rencontrons Esther. Le sourire qu’elle arbore derrière sa friteuse nous facilite l’approche. Vendeuse de beignets depuis 2 ans, elle nous relate son parcours. Étudiante en droit privé, Esther a été contrainte de ranger les cahiers et les stylos faute de moyens. Il fallait trouver une solution pour survivre. Elle s’adonne d’abord à de petits boulots salariés. Puis, avec son épargne, décide de se mettre à son propre compte. C’est à l’université de Cocody qu’elle s’établit pour la vente de beignets. Elle choisit cet endroit principalement parce qu’elle y a beaucoup d’amis et parce que l’université est bondée d’étudiants qui sont des clients potentiels. Elle s’installe donc aux environs du terrain de tennis. Esther débute son activité avec la somme de 50.000 francs CFA qui lui permettent d’acheter une table, un parasol et tout le matériel nécessaire. C’est le début d’une nouvelle aventure. Malgré des débuts difficiles, notre ancienne étudiante en droit ne lâche pas.
Pertes, fatigue, et petites maladies sont au rendez-vous. Mais sa résilience finit par lui sourire. Esther vend aujourd’hui en moyenne 4 kilogrammes de farine par jour. Elle fait un chiffre d’affaires de 13 000 francs pour un investissement de 6 000 francs par jour. Elle paie également 500 francs pour la location journalière de l’espace. Grâce à la vente de beignets, Esther retrouve progressivement le sourire. Elle arrive à palier au plus urgent. Elle aimerait pouvoir reprendre ses études et obtenir ses diplômes. C’est un projet qu’elle confie au Tout-Puissant. Pour l’heure, Esther ne se prend pas la tête. À 22 ans, elle aborde chaque seconde de la vie avec beaucoup d’ambitions. Ses mains dans la farine, elle conçoit les beignets qui lui définiront son futur. Comme elle le dit : “Nos rêves d’enfants étaient de la fiction. La réalité, c’est notre engagement et notre vision qui la définissent.”
Bainguié Jean-François Contributeur PepeSoupe à Cocody