Koné Améry Dioumency, étudiant en BTP, est également transporteur. Nous le retrouvons ce jour sur le petit espace en bordure de voie qui sert de parc de stationnement pour ses collègues, patrons et lui, à quelques encablures du Lycée Victor Loba’d, sis à la lisière des communes de Cocody et Abobo.
Assis à l’écart, ces derniers devisent à l’ombre, dans ce qui leur tient lieu de “grin” (lisez quartier général).

Ici, l’on est spécialisé dans le transport de fret urbain et interurbain.
Aujourd’hui, tous les véhicules sont stationnés. Quand on en demande la raison, notre interlocuteur nous explique que depuis un peu plus d’un mois maintenant, l’activité tourne au ralenti.
La raison en serait toute simple et tiendrait dans les tracasseries routières des forces de l’ordre. À titre d’exemple, Koné nous explique que pour un trajet Abidjan-Yamoussoukro avec une fourgonnette de taille moyenne (il nous la montre du doigt), la course revient à un coût maximal de 140 000 francs CFA. Malheureusement, ils ne pourraient en tirer un bénéfice supérieur à 50 000 francs CFA.
Cette situation n’est toutefois pas à mettre sur le compte des frais de fonctionnement tels le carburant et l’entretien du véhicule, mais serait aussi liée aux tracasseries routières. La situation est d’autant plus complexe que les clients, eux, souhaitent maintenir les coûts de location les plus bas possibles.

Quand on lui demande s’il s’est déjà référé aux autorités pour s’en plaindre, il estime qu’il a peu de chances que ses plaintes puissent aboutir. Faute d’éléments tangibles pour étayer ses dires, nous ne pouvons que les retranscrire en prenant des pincettes.
Toujours est-il que les collègues de Dioumency et lui-même souhaitent plus de flexibilité de la part des forces de sécurité pour pouvoir mener à bien leurs activités.
Eckra Benie, contributeur PepeSoupe à Abobo