Installé en face du magasin de « photocopies et de photo minute », sis au carrefour du commissariat de police du 32ème arrondissement d’Abobo Avocatier, Guyzo trône fièrement au milieu des chaussures et boîtes de cirage ce 12 juin 2019.
Après son admission au baccalauréat en 2012 et alors que ses parents ne peuvent plus assurer ses charges scolaires, Kouamé Guy, plus connu sous le sobriquet de Guyzo, est contraint d’abandonner l’école pour entrer dans la vie active. “Sans expérience et livré à moi-même, j’ai acheté quelques boites de cirage noir et marron, de la colle et j’ai commencé à exercer le métier de cordonnier”, nous explique-t-il.
Comme il le dit lui-même, les débuts ont été très difficiles. En effet, il faut s’occuper entre autres à cirer et à réparer des chaussures sur le tas, à répondre aux sollicitations de ses clients, alors qu’il ne l’avait jamais fait, et assurer le recouvrement de la prestation auprès des clients. A force de volonté, il parvient à assimiler et à maîtriser la cordonnerie.
Avec deux boites de cirage à 1.500FCFA l’unité, un pot de colle à 700FCFA et un rouleau de fil à 500FCFA, qui constituent l’essentiel de ses outils de travail, Guyzo nous confie qu’il s’en sort avec 4.500FCFA au moins par jour. Grâce à la cordonnerie, il est en mesure de subvenir à ses besoins. “J’arrive à louer ma maison et prendre soin de ma famille grâce à ce métier. Mais pour y arriver, il faut persévérer et ne pas baisser les bras malgré les difficultés parce qu’il n’y a pas de sot métier”, ajoute-il.
Dans les environs, aucune concurrence, Guyzot est le seul cordonnier de la zone et ne chôme pas entre les passants, les riverains et le personnel du commissariat. (300 mots)