Depuis la nuit des temps, les hommes attribuent des vertus médicinales et des propriétés ésotériques aux animaux. Certains animaux sont bénéfiques encore vivants et d’autres, par contre, n’ont de réelle valeur qu’une fois morts et certaines parties de leur charogne récupérées. Si ces croyances sont la plupart du temps liées aux médecins traditionnels, aux guérisseurs et aux féticheurs, l’on est amené à se demander où et comment se ravitaillent ces derniers et leurs clients.
C’est la quête de cette réponse qui nous conduit ce mercredi 3 juillet 2019 au quartier Marais, dans la commune de Daloa. Installé depuis plus de 5 ans sur la 12e rue du quartier Marais, à proximité du Camp militaire et du quartier Orly 1, Moustafa Ouedraogo se présente lui-même comme un fervent défenseur, utilisateur et promoteur de la médecine traditionnelle. En effet, en plus des plantes médicinales, Moustafa commercialise des “ingrédients” qui entrent dans la préparation de gri-gri, amulettes, sortilèges et potions. “En tant qu’africain, je me dois de promouvoir ma culture au même titre que le font les médecins occidentaux”, explique-t-il.
Si l’homme offre aussi ses services de guérisseur, force est de constater qu’il a aussi à disposition des ingrédients “spéciaux” qu’il vend à ses patients ou à ceux de ses “collègues”. Il s’agit entre autres de becs de hibou vendus à 500F pièce, d’écailles de crocodile vendus à 1.500FCFA pièce, de têtes sèches de biche et antilope vendues à 5.000FCFA l’unité, de peaux de varans et serpents vendues à 1.000FCFA pièce et d’os de gorille vendus à 2.000FCFA le tas. Ces ingrédients, Moustafa les achète auprès des chasseurs traditionnels avec qui il entretien depuis, une relation d’affaires. (283 mots)