Selon ses dires, le jeune Ghislain Kouamé a été obligé d’arrêter ses études en 2nde pour cause de pandémie de coronavirus. « Nous sommes originaires d’Ahérémou II. Chaque année, depuis la sixième, mon père a mis en place un dispositif pour que je suive les cours à Toumodi. Pour ce faire il m’a trouvé un tuteur pas trop loin du lycée. De retour des vacances, j’apporte à ce tuteur une certaine somme d’argent pour assurer mon écolage.

Au mois de mars de cette année, il a brusquement perdu sa source de revenus. En effet, il gérait un kiosque à café à la grande gare, mais il a été frappé par l’interdiction de circulation des cars vers et en provenance d’Abidjan. Son kiosque marchait bien mais il n’arrivait pas à faire de suffisantes économies. Quand il a dû fermer, nous n’avions pas pu vivre à la normale. J’ai donc décidé de gagner de l’argent pour la rentrée prochaine. De toute façon, j’ai obtenu mon BEPC l’an dernier, et l’on ignore encore la date de la reprise des cours » nous confie-t-il ce jeudi 29 avril 2020, dans la localité d’Oussou.

En attendant cette rentrée scolaire de l’an prochain, il sillonne la plupart des villages voisins, en poussant une brouette pleine de produits cosmétiques et d’objets de première nécessité. Quand les choses marchent bien, il fait des recettes variant de 50000 à 70000 F CFA. Il travaille pour un grossiste de la ville et se fait payer à la commission. Il admet avoir déjà mis de côté une somme pas du tout négligeable.