Bodo Michel est un fabricant de cercueils depuis 20 ans dans la ville de Buyo. Son travail, bien qu’il aide la population à inhumer leurs proches, est mal vu. En effet, le bon déroulement de son travail ne dépendant que de la mort d’autrui, cela le met dans une position un peu gênante. Normalement, tout commerçant, souhaite toujours quelque chose pour que ses marchandises s’écoulent. Mais dans son cas, Bodo Michel ne peut prier pour qu’il y ait plus de morts, dans le but de vendre beaucoup de cercueils. C’est vrai qu’il s’en sort dans ce commerce, mais pour éviter les médisances des autres, il a préféré se lancer dans un autre secteur d’activité qui est le bâtiment.
Il fait alors la navette entre ses deux activités. Déjà qu’il est mal vu, fabriquer et vendre des cercueils est un secteur qui n’est pas rentable à 100 %. Ce 14 janvier, il se confie à nous : « souvent même, on vous dit que vous êtes sorcier, c’est vous qui tuez les gens. Or, c’est du bois qu’on a assemblé. » Lui, Bodo Michel, a compris que la vie est dualité : si tu vis, forcément tu vas mourir. À la base, le fabricant de cercueils est un artiste, car il travaille le bois de sorte à lui donner la forme qu’il souhaite. Mais force est de constater que tout ce travail est bâché par les croyances.
Habib Olagoke, contributeur PepeSoupe à Buyo.
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