Même s’il est parfois décrit, à tort, comme une zone désertique, la nature a doté le nord de la Côte d’Ivoire d’un climat qui favorise une diversité édifiante de cultures. Le maïs, l’anacarde, le coton font la fierté de cette zone du pays. Mais à côté, la mangue ne manque pas d’adeptes et attise toutes les convoitises durant la campagne quand elle est lancée entre le mois d’avril et juillet. Au moment de la campagne de la mangue qui représente une belle aubaine économique, une grande partie de la population s’y met. Hommes, femmes et enfants, tous se ruent vers ce trésor tombé des arbres. Là où l’importance de la mangue se ressent le plus, c’est dans les usines où l’activité se fait presque sans arrêt. Lorsque nous nous rendons à Tropico Mango, l’une des usines les plus importantes de la ville, dans l’après-midi de ce mardi 19 avril, les machines tournent à plein régime et les ouvriers semblent tous préoccupés par leurs tâches.
Cette usine située a Haoussabougou admet deux équipes qui se relayent au cours de la journée : la première travaille de 6 heures à 14 heures et la seconde, de 14 heures à 22 heures. Les mangues sont lavées, traitées et conditionnées dans des chambres froides qui retarderont le mûrissement avant leur transfert vers certains pays européens. Avant de quitter cette usine, nous avons pu arracher quelques mots à Karamoko Sory, un ouvrier occasionnel qui postule chaque année dans cette usine afin de se faire un peu d’argent : « durant nos 8 heures de services, nous sommes payés à 2.500 FCFA. Le salaire nous est reversé à la fin du mois. C’est à nous d’en profiter, car la campagne de mangues ne dure que deux ou trois mois. À la fin, chacun espère y trouver pour son compte ». En attendant la fin de la campagne, tous les acteurs s’en frottent les mains. Ce moment n’arrive qu’une fois dans l’année.
Ouattara Ben Harouna, Contributeur PepeSoupe à Korhogo
Lire aussi ⬇️