Chantal Assièh dite Antou habite le village de Singrobo à une encablure du péage du même nom, dans la Sous-Préfecture de Kpacobo. Antou a regroupé 2 autres femmes autour de son projet d’entreprise. Ce mardi 19 février 2020, les 3 femmes sont à pied-d’œuvre pour produire au moins 5 bassines d’attiéké. Elles s’affairent, s’appliquent, pour que le produit soit le meilleur en vente. Car, le lendemain mercredi jour de marché, comme dans tous les villages Baoulé de cette région.

L’attiéké d’Antou fait l’objet d’une véritable manufacture. Chaque lundi les dames vont chercher le manioc, matière première pour la fabrication de la semoule. Pour cela, tôt le matin, elles se rendent au marché ou sur les champs auparavant identifiés. Il s’agira ensuite d’éplucher les tubercules, les laver, les moudre, les sécher et enfin, de faire cuire la semoule. La clientèle de l’attiéké est constituée des revendeuses en détail, des “garbadromes“ (lieu de consommation de l’attiéké avec du poisson frit) et des particuliers, qui en achètent pour leur maisonnée.

Selon la cheftaine du groupe, l’attiéké est un moyen de subsistance. « En dehors des jours de marché, nous produisons en petite quantité, soit 2 à 3 bassines, pour les revendeuses et pour notre consommation personnelle. L’argent obtenu nous permet de participer aux charges de nos foyers. À ce titre, il est aisé de dire que l’attiéké est un bon plan, à tout point de vue », rassure-t-elle.