L’attiéké, semoule de manioc cuite à l’étuvé, est la spécialité culinaire des Érié, adjoukrou, aladian, avikam et ahizi, des peuples lagunaires du sud de la Côte d’Ivoire. Elle est l’affaire des femmes qui fonctionnent très souvent en groupement. L’attiéké est devenu au fil du temps un produit national cultivé hors de son fief d’origine. La mère Valerie, habitante de Ndouci à A 105 km d’Abidjan, la capitale économique, associée à ses sœurs, s’est lancée dans la fabrication et dans la commercialisation de l’attieke.
À elles seules, elles possèdent trois groupements à travers la ville. Elles se ravitaillent à partir des plantations de manioc aux alentours de la ville. Elles servent d’écoulement pour les nombreux planteurs.
Son association emploie des jeunes filles venues de divers horizons. Il y a même des élèves qui viennent faire le « job de vacances » selon la mère valerie. Ses jeunes filles taillent, épluchent le manioc, le pilent, le pressent et le cuissent. La préparation se fait sur trois jours.
Il y a deux sortes d’attiéké : l’abodjaman et l’ahi. L’abodjaman est pour les hôtes de marque et les grandes cérémonies et l’ahi destiné à la vente pour le grand public.
La mère Valérie vend ses sacs d’attiéké à destination d’Abidjan au prix de 5 000 FCFA.
Pour information, l’attiéké est passé en mode industriel. La Société Ivoirienne de Technologie Tropicale (I2T) créée en 1979 pour faciliter la tâche des producteurs de la filière attiéké, mais surtout moderniser la production et améliorer la qualité.
Qui se souvient encore qu’en 2021 l’attiéké avait été labellisé par une citoyenne burkinabé ? Une situation qui a suscité le mécontentement chez les éburnéens.
Belle leçon à tirer.
Jacques Alfred TAHO, contributeur pepesoupe, N’douci