KAMBIRE Martine atteint la quarantaine, avec tout ce que cela suppose comme connaissances et expériences. Originaire de Bouna à l’est du pays, elle s’est installée depuis 13 ans à Singrobo avec sa fille. Elle vit du fruit de son commerce de Tchapalo et de Rabilé.
Le Tchapalo est une bière traditionnelle obtenue par la brasserie du mil ou du sorgho. C’est une boisson très prisée par bon nombre d’ivoiriens, mais aussi des burkinabés.
Martine est Lobi et partage certaines traditions avec les Mossi et d’autres ethnies venus du Burkina. Notamment des pratiques culinaires. Le choix porté sur la production de tchapalo par la jeune dame n’est pas fortuit. En fabriquant cette boisson, elle sait pouvoir recueillir du Rabilé, une potasse qui n’est autre que le fond du mil ou du sorgho bouilli pour réaliser la bière. Après l’avoir séchée, cette pâte sera conservée dans un bocal afin de servir comme ingrédient principal d’un plat qui porte son nom. Ce plat raffiné est très rare et pourrait sûrement être considéré comme cuisine gastronomique burkinabaise.
Ce samedi 26 octobre 2019, Martine a bien voulu confier à notre rédaction, la recette du fameux Rabilé :
« Ce plat se cuisine aussi bien avec de la viande que du poisson, mais de préférence avec de la pintade ou du “poulet bicyclette“. Pour 4 personnes, faites revenir dans un peu d’huile, 3 gros poivrons verts coupés en dé, autant de tomates bien mûres, une bonne gousse d’ail et 2 oignons moyens. Ajoutez 100 grammes de Soumara (en Bambara ou nètètou en Wolof) et 5 cuillerées à soupe de Rabilé en granulé, préalablement dilué dans un grand verre d’eau. Enfin, incorporez votre protéine, salez et laissez réduire. Servez avec du riz ou de la pomme de terre ».(293 mots)