À Abidjan, s’il y a un business qui au fil du temps a fini par s’imposer, c’est bien la vente de nuits, des chaussures de seconde main. Aux carrefours, en bordures des voies, devant des bureaux fermés, elles sont visibles partout et leurs adeptes sont de plus en plus nombreux.
Comment est né ce concept ? Nous avons rencontré des professionnels du secteur, qui nous ont édifiés sur leur activité. C’est devant la pharmacie toit rouge à Yopougon que nous positionnons notre caméra le 22 novembre à 18 h 30. Face à un parterre de chaussures possédées par 3 différents vendeurs. Ces derniers nous racontent l’histoire de leur travail de nuit.
Selon Zamblé Zacharie, l’idée de vendre la nuit est venue du fait qu’ils ne possèdent pas d’espaces. Donc, ils attendent généralement la fermeture de certains bureaux, afin de squatter les devantures.
Ils s’évitent, par la même occasion, certains « ennuis » avec les agents de la Mairie, liés à l’occupation du domaine public.
Djegoua Hervé abonde dans le même sens. Ils bénéficient de la générosité des responsables de la pharmacie devant laquelle ils sont installés. Vendeur de chaussures fripées depuis 2008, Djegoua a fini par s’y habituer. Il trouve l’activité moins stressante et beaucoup avantageuse. Chaque jour de 16 à 21 heures, il dresse son étal en attente de clients. Djegoua, Zamblé et Tohouri proposent des chaussures de friperies de premier choix à des prix allants de 4 000 à 15 000 f. Des articles bien appréciés par les clientes, dont Mlle Archange, qui les préfère à cause de leur qualité et de leur rareté.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Yopougon.
