Yul, référence à l’acteur chauve Américain Yul Brinner bien célèbre dans les années 60-80, est un cordonnier du genre très particulier et qui jure ne pouvoir pratiquer aucun autre métier que celui de redonner une seconde vie aux chaussures éculées. Pas seulement ! Il répare aussi les sacs à main, portefeuilles, sacs à dos, toute sorte de maroquinerie en cuir, en skaï ou même en toile. De son vrai nom Katenon Songui, il a quitté son village Sénoufo pour dit-il, venir s’installer en ville dans une grande cité urbaine comme Yamoussoukro.
De fait il y habite depuis 2005. Il est très sollicité par la population des commerçants alentour de son atelier sis au bout de la rue du Bélier. La plupart des fonctionnaires de la ville lui font entièrement confiance. Certes, il existe plusieurs cordonniers en ville, mais la réputation de Yul en a fait le chouchou de ces messieurs et dames. Ses prix sont plus élevés que ceux de ses concurrents, mais cela ne handicape pas son petit commerce. Jovial et réservé, il se concentre vraiment sur son travail qui est un sacerdoce et met ainsi un point d’honneur à donner toute satisfaction au client. « C’est depuis l’adolescence que j’adore les chaussures, je rêvais d’une belle paire de souliers à cirer très souvent afin qu’elle reste neuve. Par la suite j’ai voulu voir de près et tenir entre les mains les plus beaux modèles. Je crois que si je reviens dans une autre vie, je serai encore cordonnier ».
Les mocassins, derby, richelieu, savates, bottines et même baskets ne représentent aucun souci pour Yul, dont les honoraires varient entre 500 F de réfection de talonnettes des dames à 8000 F de ressemelage complet et remise à neuf d’une paire de richelieu. (296 mots)