Le poisson est un aliment très fragile et sa durée de conservation dans les pays chauds comme la Côte d’Ivoire est très courte. De ce fait, le fumage est utilisé comme moyen principal pour le conserver plus longtemps et les femmes sont les actrices principales au cœur de cette activité. Monica Séhilou, vendeuse de poissons fumés, est l’une de ces femmes qui évoluent dans le commerce de produits halieutiques.
Cette mère de famille exerce cette activité depuis 10 ans dans un souci d’autonomie, mais aussi dans le but d’assurer l’éducation de ses enfants. Même si elle arrive à en vivre, elle est soumise quotidiennement aux problèmes de la disponibilité et du prix en gros du poisson, d’autant qu’elle entend proposer un produit de qualité. Les coûts variables du kilo ont un impact sur son prix de vente aux clients qui n’hésitent pas à se plaindre en cas de hausse des coûts pour la même quantité du produit. « Quand le prix du kilo augmente, je n’ai d’autres choix que d’en faire autant. Ça ne plait pas à mes clients, mais je suis obligée de m’adapter au marché. » Raconte-t-elle.
De manière générale, le poisson est fumé d’une manière artisanale. Les fumeuses travaillent sans protection et inhalent la fumée toxique tous les jours. À ce propos, selon la FAO, l’organisation pour l’alimentation et l’agriculture, 50% des femmes fumeuses de poisson en Côte d’Ivoire sont atteintes de maladies respiratoires. À l’instar de toutes ces femmes, Monica doit faire face aux mêmes réalités. « La fumée me fatigue vraiment. Elle me pique les yeux, la gorge et dégrade ma santé.
Une chose est certaine, elle continue son activité qui est sa source de revenue en espérant que le fumage de poisson puisse être industrialisé dans l’avenir.
Paule Valérie Konan, contributeur PepeSoupe à Abobodoumé