Lôgôdougou, ce mot est bien familier dans le langage d’une bonne partie des ivoiriens. Issu de la langue Malinké et signifiant littéralement ‘’ village commercial ‘’. Il nous a été donné de vivre l’ambiance liée à ce mot. Il est mardi, 31 août 2021, nous sommes à Brobo, Sous-préfecture de Bouaké, jour choisi pour être jour de marché ou lôgôdougou de la zone. Chaque mardi donc, l’espace du centre ville habituellement calme, se remplit de monde tel le sable aux rives de la mer. En plus de recevoir pratiquement chaque vendeur et vendeuse des 58 villages de la sous-préfecture, un bon nombre vient de Bouaké. Dès 7 heures, mardi, et ça c’est chaque mardi, des femmes, chargées de cuvettes pleine de divers produits, sortent de différentes pistes et routes pour converger vers le marché. On pourrait voir de la banane, des ananas, de la tomate, des aubergines, du piment, de la canne à sucre….. plusieurs vivriers. C’est un grand monde, réuni, entremêlé, discutant, échangeant, à différents degrés. Certains pour évacuer leurs stocks, d’autres pour monnayer leur argent en produits. Chacun y va selon son intérêt. Mais ce qui reste commun à tous, c’est bien l’impact du lôgôdougou sur l’économie de notre cher pays, voire hors du pays, fort de la théorie de L’interdépendance. On pourrait dans nos prochains écrits, analyser le volume financier de chaque jour de marché.
En attendant, touchons, combien le lôgôdougou booste les finances. De grands échanges se font ce jour là, il y a par exemple des femmes, venues de Bouaké, se mettent sur les axes principaux de sortie des villages où d’entrée en ville, pour intercepter chaque vendeur ou vendeuse, elles achètent plusieurs différents produits et les convoient en région pour une revente. Du prix bord champ au prix de revente, il y a forcément une marge bénéficiaire. Ainsi de suite, chaque vendeur et/ou acheteur se fait un gain. Lôgôdougou, cette ambiance hebdomadaire, devenue plus qu’un simple marché, est un moment de retrouvailles, familial, où côte à côte, les citoyens se côtoient, bavardent de 7 heures jusqu’à 17 heures. Espérant avec empressement se revoir la semaine suivante. Une chose non moins importante nécessite qu’on s’y attarde, jour de lôgôdougou, c’est l’occasion pour plusieurs villageois, de sortir des villages pour le centre lieu de Sous-préfecture, non pas pour faire le marché ni pour acheter mais pour se restaurer et faire couler le vin rouge comme celui des palmiers : on s’oriente selon sa préférence et sa poche. Surtout que pour ce jour, tous les restaurants sont approvisionnés en viandes de brousse tels les agoutis, les perdrix, les rats et bien d’autres. L’argent travaille et circule vraiment, surtout aux jours des lôgôdougous. Alors faut-il jeter un coup d’expertise dans ce monde de marché hebdomadaire des zones quasi rurales et rurales, car la Côte d’Ivoire y tire au moins un bon souffle qui oxygène ses poumons économiques.
Michaël KOBÉ, contributeur PepeSoupe à Brobo.
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