Les habitants du quartier avenue Kaza, dans la commune d’Abobo, n’hésiteraient pas à couronner Amed Karambé, comme meilleur vendeur de brochettes. Cet acte serait une reconnaissance pour le goût et la touche particulière que ce jeune Nigérien de 25 ans apporte à ses brochettes.
Pour comprendre la notoriété d’Amed Karambé, il faut se rendre sur son lieu de commerce, situé à quelques mètres du camp commando d’Abobo. Le mardi 03 février 2020, il est 16 heures quand un groupe d’enfants, formant un demi-cercle autour d’un vieux fourneau attire l’attention. Dans cet amas de ferrailles dans lequel brûle du charbon, est placé un grillage pour soutenir des morceaux de viandes enfilées sur de petites tiges de bois secs. L’odeur qui se dégage en ces lieux, à travers la fumée blanche qui monte, est agréable à l’odorat.
C’est dans ce désordre que le vendeur de brochettes exerce. Vêtu d’une blouse blanche, Amed Karambé est occupé à servir sa clientèle. Parmi elle, des élèves, des passants et même des gendarmes. Une petite pression apparaît sur le visage du vendeur, dont l’objectif est de satisfaire ses clients de plus en plus impatients. Il a des gestes rapides et coordonnés. Il asperge les brochettes d’huile, les classe selon les prix, les retourne avant de les assaisonner.
En 10 minutes, le service est assuré. Les premiers heureux sont unanimes quant à la saveur. C’est le cas de Bintou Cissé et son amie Sarata Koné. Pour elle, Amed est le ‘’Number one’’ (le meilleur) de la zone. Le secret de ses brochettes ? Ses bénéfices ? À ces interrogations, Amed répond par un sourire timide, avant de retourner servir d’autres clients. (284 mots)