Elle s’appelle Monique AKRE. Mais tout le monde l’appelle Mony. Elle réside à Gonzague dans la commune de Port Bouet. Elle a transformé sa cour en une unité de production d’attieke. Du carrefour de l’aéroport au village de pêcheurs Anani en passant par Gonzague y compris Bassam, Mony approvisionne hôtels, maquis et restaurants, écoles et hôpitaux en attieke.
Elle travaille avec huit jeunes filles venues d’Eulokate-Bingerville son village natal. Elles sont rompues aux tâches liées au processus de production de l’attieke. Ayant appris à faire de l’attieke dans son plus jeune âge, elle décida d’en produire. Lors d’une visite à Gonzague chez sa sœur aînée, elle découvre que l’attieke y était prisé et bien vendu. Alors avec la permission de son mari, elle s’installe d’abord avec sa fille et deux travailleuses.
Le début n’a pas été facile dit-elle car il y avait de la concurrence et son matériel ne lui permettait pas de produire autant qu’aujourd’hui. Alors petit à petit et avec beaucoup de courage, elle s’imposa comme une productrice- vendeuse. Elle travaille toute la semaine de 7heures à 17heures sauf les samedis et dimanches. Par jour, elle peut produire 15 grandes corbeilles. Une corbeille vaut 20 000 FCFA. Grâce à cette activité elle vit aujourd’hui dans sa propre cour, arrive à scolariser ses enfants et est en train de se construire une maison à Bingerville.
Cependant, le contact régulier avec le feu provoque des cas d’anémie chez ses filles et elle. L’influence du feu sur son iris a fait que Mony porte aujourd’hui des lunettes pharmaceutiques. Par ailleurs, le manque de manioc a ralenti ces derniers mois sa production ce qui l’a obligé à se faire un champ de manioc chez elle au village à Eulokate. ( 295 mots)