Hamed 57 ans et Sangaré Alain 17 ans sont des bouviers au service d’un éleveur dans la région de Dabakala. Payés à 30 000 f CFA le mois, ils ne se trouvent pas assez bien rémunérés par le propriétaire du bétail. Après une chaude altercation, le propriétaire décide de leur permettre de traire les vaches et de les vendre afin de compléter leurs revenus qu’ils partageront avec lui.
Une vache peut produire en une traite manuelle jusqu’à 40 litres de lait. Le lait était ainsi revendu à 250 F CFA le litre aux femmes malinké du village, qui, à leur tour, le plaçaient sur le marché à 500 F CFA. Voyant que cela était rentable, les bouviers décident de faire un profit direct en demandant à leur compagne de s’insérer dans le circuit en faisant passer le prix à 600 F CFA.
Pour une vache, elles ont en moyenne 24 000 francs par jour ; donc 720 000 F CFA par mois, si on ne prend en compte qu’une seule vache. Le vice commercial aidant, les bouviers font courir le bruit selon lequel les femmes malinkés, leurs anciennes clientes, ajoutent de l’eau au lait avant de le vendre.
Le lait de vache est le lait produit par la vache dès la naissance de son veau pour le nourrir. Très tôt le matin, muni d’un tabouret et d’un seau, c’est manuellement que les bouviers pincent le bout du trayon afin de récupérer le lait. Le lait de vache très prisé dans la région est très utilisé pour l’alimentation. On s’en sert pour faire par exemple le dêguê, cette semoule de mil au lait caillé qui est une spécialité de la région.
Jacques Alfred TAHO, contributeur PepeSoupe, Dabakala.