Le bazin est un tissu utilisé pour les tenues traditionnelles en Afrique. On le retrouve également dans la décoration ou des meubles. En Côte d’Ivoire et dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest, hommes et femmes n’hésitent pas à acheter pour des sommes très importantes les dernières pièces de bazin. Par ailleurs, au Mali, le bazin riche ne se repasse pas. Pour qu’il reste éclatant et propre, on l’emmène chez le tapeur, communément appelé « finigochila ». Généralement, de jeunes saisonniers sont munis de maillets en bois qui pèsent environ 2 kilos, frappent le tissu pendant de longues minutes.
Dans la commune de Sinfra, ville et un chef-lieu de département de Côte d’Ivoire, dans la région de Marahoué, nous avons rencontré l’un d’entre eux. Tiémoko Sanogo, tapeur de basin depuis 2007 dans la dite-ville nous parle d’une réalité à savoir la qualité des basins chinois, qui, selon lui, touche ce secteur négativement : << ce qui nous pose un problème avec les basins chinois, c’est qu’à l’origine déjà, ils sont brillants et éclatants. Or nous notre travail de tapeur, c’est de faire briller les basins. Malheureusement, aujourd’hui, ce n’est pas tout le monde qui vient nous voir>>.
Pour rappel, le bazin est un tissu damassé qui vient d’Angleterre, très célèbre entre le 18e et le 19e siècle. En Afrique, il arrive principalement au Mali entre le 19e et le 20e siècle. On y trouve de nombreux ateliers de teinture ainsi que des personnes chargées d’importer le tissu partout en Afrique. Le Sénégal et le Ghana possèdent leur propre production, mais celle du Mali reste la plus réputée. Cependant, le tissu en coton brut est importé d’Allemagne, des Pays-Bas ou de Chine.
Jedidja Gnali, Contributeur Pepesoupe à Sinfra