Khady Coulibaly vit à Dioulabougou un quartier populeux de Yamoussoukro. Dioulabougou veut dire littéralement, centre-lieu des commerçants, ou encore endroit de leurs habitations. On y trouve donc des Guinéens, des Maliens, des Ivoiriens du nord et, des Sénégalais. Ce dernier groupe est reconnu pour vendre les meilleurs encens (Chouraï, en langue Wolof et woussounan en Bambara) qu’ils confectionnent eux-mêmes. Aux dire de khady Coulibaly, originaire de Mankono, ce produit est un ingrédient fondamental dans la maison d’une jeune épouse. En plus des délicieuses fragrances qu’il exhale, il possède des vertus de protection de la famille et surtout, il peut être aphrodisiaque.
Et c’est ce subtil atout qui intéresse ces dames. Mais pas seulement, certains encens sont conçus pour spécialement retenir le mari dans son foyer, grâce à leurs pouvoirs magiques obtenus par le mélange de certaines écorces et racines. L’excipient de base se trouve dans la gomme arabique espèce de sève qui s’écoule de certains arbres de régions sahéliennes. D’après ce que la vendeuse en sait, les meilleurs produits viennent du Tchad, du Soudan, de Doubaï et même d’Arabie Saoudite. Il faut ajouter à cela différents parfums produits essentiellement en Inde.
Ce Jeudi 26 Septembre 2019, Khady Coulibaly confie ce qui suit : « Le commerce de l’encens n’est pas très connu et pourtant il est très florissant, il y’a des dames qui en achètent pour 150.000 F CFA par mois. Nous avons de petits flacons équivalents d’un pot de yaourt qui coûtent 25 000 F CFA l’unité pour lesquels des commandes sont toujours en attente, mais le marché est très fluctuant ».(269 mots)