Abobo-té, à la lisière de Angré. Le commerce de Coulibaly Lanzéni attire notre attention.
Dans cette étroite allée marchande près de la gare « Pétro Ivoire en bas », il y a de nombreux étals. Notre hôte est le seul qui vende exclusivement des jeans.
Quand on lui demande la raison de cette particularité, il rétorque que ce n’est pas faute d’avoir essayé autre chose. Il vendait aussi des tee-shirts, mais ces derniers n’étaient pas autant rentables que ses jeans.
Il se procure les articles sur le marché de la commune d’Adjamé. Il les prend par balles. Une balle peut contenir jusqu’à deux-cent jeans. Chacune d’elles coûte deux-cent mille francs CFA minimum.
Les balles proviennent de divers pays : Chine, Angleterre, Corée, États-Unis.
Lanzéni a une préférence pour les jeans Coréens, plus beaux.
Il faut composer avec la chance pour en avoir plus de la moitié de très bonne qualité. Articles de friperies, nombre des jeans ne sont parfois plus en bon état. Ceux-là, il les brade auprès des revendeurs de « Yougou Yougou » ( articles de friperies, vêtements usagés.) pour ne pas perdre d’argent.
Tous les autres, il les expose dans son magasin. Le prix d’un jean y est fonction de son état. On peut s’en procurer à partir de deux-mille francs CFA.
Il vend en moyenne deux ou trois articles par jour. Avec une gestion rigoureuse, il parvient à payer les vingt mille francs CFA de loyer mensuel du magasin. Il passe en outre des commandes régulières d’articles. Marié et père de trois enfants, il subvient aux besoins de sa petite famille avec cette activité qu’il mène depuis plus de dix ans.
Benie Eckra, contributeur Pepesoupe Abobo