Le vendredi 17 décembre dernier a vu l’arrivée des premiers « gbakas », ces moyens de transport urbain, dans la ville de Korhogo. Sur approbation des autorités de la ville, ces minicars qui sont parfois décriés ailleurs ont fait leur entrée sur la scène du transport dans la cité du Poro pour concurrencer les « taxi-motos » là où les « taxis rouges » avaient du mal à se faire une place. Près de 3 mois après leur arrivée, les populations sont en train de pencher pour cette nouveauté dans la commune au détriment des engins à deux-roues qui étaient maîtres du marché. Dans les premières semaines qui ont suivi leurs débuts, il était rare de voir ces véhicules avec plus de 5 passagers à bord. Il faut l’avouer, la communication n’avait pas bien été menée. Mais depuis les fêtes de fin d’année, les choses ont bien changé.
Les gbakas ont renversé la balance en leur faveur. Ce qui joue surtout à leur avantage, c’est le bas coût du transport. Pour toutes les destinations, il faut débourser 100 F alors que les prix des taxi-motos atteignent parfois 700 f au cours de la journée et avoisinent souvent 1.500 F les nuits. Les gbakas ne roulant pas au-delà de 18 heures, ces horaires sont devenus ceux au cours desquels les détenteurs de taxi-motos « sont libres de se faire la concurrence entre eux ». Pour Soro Fonongolo, chauffeur de taxi-moto qui nous a livré ses impressions ce dimanche 06 mars, cette nouvelle concurrence n’est pas faite pour les « arranger ». Cet homme qui stationne fréquemment au grand marché pour se faire des clients, s’inquiète de la fragilisation ou tout simplement de la « disparition prochaine » de leur activité. « Les gbakas raflent tous nos clients qui pensent que ces voitures sont mieux et confortables que nos motos », a-t-il admis avec dédain.
Ouattara Ben Harouna, Contributeur PepeSoupe à Korhogo.
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