Dans un contexte économique difficile où les prix des matières premières connaissent une hausse constante, de nombreuses restauratrices sont contraintes de mettre la clé sous la porte. Pourtant, au cœur du quartier de Yopougon Toit Rouge, Mme Rabé brille par sa persévérance et son ingéniosité. Depuis maintenant 4 ans, elle vend de l’alloco avec passion, malgré les défis financiers auxquels elle fait face.
Le 28 juin dernier, aux alentours de midi, nous avons rencontré Mme Rabé. Dans un environnement où les prix des ingrédients essentiels tels que l’huile, les bananes, le poisson et la viande augmentent de manière régulière, elle a dû trouver des solutions pour maintenir son activité.
Pour faire face à la cherté des intrants, Mme Rabé a dû adapter sa façon de fonctionner. Autrefois, elle avait besoin de 7 000 francs de bananes pour son après-midi de vente, mais depuis environ 3 mois, ce chiffre a triplé pour atteindre 21 000 francs. Malgré cette augmentation significative, elle a réussi à ajuster ses prix de vente pour maintenir sa rentabilité.
En ce qui concerne l’huile, Mme Rabé a pris la décision d’utiliser des contenants de 25 litres, ce qui lui permet de bénéficier de tarifs plus avantageux. De plus, elle achète les tomates en gros, ce qui lui permet également de réaliser des économies supplémentaires. Grâce à ces mesures astucieuses, Mme Rabé parvient à offrir des portions généreuses à ses clients tout en préservant sa marge bénéficiaire.
Outre sa gestion financière avisée, Mme Rabé a développé une approche commerciale qui lui est propre. Elle traite ses clients avec bienveillance et utilise des mesurettes généreuses, ce qui lui permet de fidéliser une clientèle malgré les hausses de prix. Mme Rabé est désormais l’une des rares vendeuses d’alloco encore présentes dans le quartier de Toit Rouge, ce qui témoigne de sa détermination à faire face aux obstacles.
Malgré la cherté des intrants, Mme Rabé a su trouver des solutions astucieuses pour maintenir son activité.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Yopougon.
