Il se nomme Maïga Issa. Il est de nationalité nigérienne et est Aboki au quartier Kôkô de Korhogo. Dans le langage courant ivoirien, Aboki est utilisé pour désigner non seulement un café typique constitué de café moulu plus du lait concentré sucré accompagné de pain-beurre, mais aussi les échoppes où il est vendu. Il désigne également le vendeur dudit café. A l’origine ce terme signifierait « Mon ami » en Haoussa.
Monsieur Maïga Issa s’est installé à Kôkô au centre-ville de Korhogo en 2012 avec sa famille. Il ouvre un café Aboki pour s’occuper. Maïga s’est installé en face d’une coopérative de producteurs d’anacardier qui ne désemplit pas. Ainsi que ce soit les paysans, le personnel de la coopérative, les spéculateurs et tous les riverains Maïga sait pouvoir compter sur le noyau dur de clients le matin comme de nuit. Il ne s’en cache pas du reste : «Ces gens constituent ma plus grande clientèle, surtout au moment de la traite de la noix de cajou de décembre à mars. »
Pour ne pas dépendre que de son Aboki, Maïga vend également des produits de première nécessité notamment du savon, de la poudre à laver, du riz, de l’eau minérale, des bougies, des rasoirs et bien d’autres. Le café de Maïga marche bien et ne désemplit pas. L’endroit est si convivial que certains clients y viennent avec un plat confectionné soit chez eux, soit acheté ailleurs, sachant qu’ils finiront par déguster le bon café moulu de Maïga. L’homme a bien compris l’importance de son Aboki et n’hésite pas à faire crédit à ses clients. Maïga affirme s’en sortir grâce à cette activité qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille, et même d’envoyer de l’argent dans son pays.(289 mots)
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