Dame Souhaly Djeneba, après l’abandon du foyer conjugal par son mari s’est trouvée dans une situation précaire. Pour s’en sortir, elle a décidé de faire du porte-à porte dans les concessions pour laver le linge. Très vite elle s’est fidélisé une clientèle qui lui confie draps, nappes, vêtements et quelques fois, une partie du ménage d’un salon ou d’une douche.
Elle a si bien pris à cœur son travail de lavandière que tout le monde l’appelle aujourd’hui “Mamie Fanico”. Ce nom populaire de Fanico est attribué à toute personne qui ramasse le linge sale des clients pour le laver. Soit chez elle-même, soit dans un endroit où plusieurs d’entre eux se regroupent. La plus célèbre de ces laveries à ciel ouvert reste encore, le petit cours d’eau au pied de la forêt du Banco, en plein cœur d’Abidjan.
Mamie Fanico vit à Dioulabougou mais ce matin du lundi 14 octobre 2019, elle a rendez-vous dans une famille au quartier Energie de Yamoussoukro pour s’occuper du linge des jeunes écoliers et des collégiens. Elle raconte : « Mes clients sont sympas, des fois à midi ils m’obligent presque à partager leur repas, et d’autres fois ils me payent plus que ce qui était prévu.
Je ne pratique pas les mêmes tarifs que chez les blanchisseurs qui facturent à l’unité de vêtement.Chez moi c’est au jugé, et les clients ne discutent jamais mes prix. Un tas d’habits peut me rapporter entre 1000 F CFA et 3000 F CFA par jour. Et ce sont les clients qui fournissent le savon ». Mamie Fanico le sourire en coin, affirme gagner assez bien sa vie.(273 mots)