À la faveur de son mariage et pour respecter les engagements liés à cette union, Ouattara Nadia est joyeusement contrainte de suivre son époux. Elle quitte donc sa ville natale Abengourou pour se retrouver à Bondoukou situé à 201 kilomètres.
Autre ville, autres mœurs, autre défi. De jeunes filles qu’elle était, elle devient femme dans une autre cité. Elle doit affronter les vicissitudes de ce nouveau contexte environnemental.
Sur les conseils de l’une de ses amies qu’elle appelle sa sœur, elle quitte l’oisiveté et se lance dans la cuisson des beignets communément appelés « gbofloto ».
Elle va ainsi s’installer avec son fourneau et ses ustensiles non loin de sa maison. Elle commence donc à pétrir la farine, l’a mélangé à de la levure, faire passer, ajoutez le sucre, la vanille et l’eau et par petites boules faites à la main ou à l’aide d’une cuillère, les placer dans de l’huile bouillante. Chaque matin, depuis presque 10 ans et peut-être un peu plus, elle n’a pas arrêté. Elle vend ses beignets.
Après avoir liquidé toute sa préparation, elle utilise les bénéfices de sa vente de beignet pour se lancer dans le commerce ambulant des produits cosmétiques. Activité qu’elle mène tous les après-midis. Ouattara Nadia est aussi victime de la vie chère en vue de la hausse des prix de certaines denrées et matières importés. Le sac farine est passé de 10 000 FCFA à 25 000 FCFA et cela a pour conséquence de faire baisser ses revenus. Malgré tout, elle arrive à faire 10 000 FCFA de recette en moyenne.
Une activité le matin, une autre l’après-midi ; on peut dire sans risque de se tromper qu’elle est motivée.
Jacques Alfred TAHO, contributeur PepeSoupe à Bondoukou.