Si vous êtes dans les environs du Lycée Moderne 2 de Bouaké et que vous entendez quelqu’un crier “Docteur”, alors ne vous y méprenez pas, c’est monsieur Chaka Hamed Bah qui est sollicité. En effet, installé là depuis 19 ans, Hamed a acquis la réputation de “docteur des chaussures”. Déscolarisé alors qu’il est en classe de 6ème, il apprend le métier de cordonnier sur le tas avant de se lancer définitivement à son propre compte. Cela n’est pas de tout repos, comme il l’explique ce 20 août 2019 à 17 heures.
“Au début, certaines personnes doutaient de moi et il m’arrivait de rater certains modèles. Ces erreurs ont fait des clients insatisfaits. Mais aujourd’hui, tout ceci n’est qu’un vieux souvenir”, entame-t-il. Au sein de son atelier, le “docteur” répare et travaille le cuir pour confectionner des chaussures pour hommes et femmes. Souliers, “talons”, espadrilles, babouches, sandales et kito, vendus entre 5.000FCFA et 15.000FCFA, ne manquent pas à sa vitrine. Il réalise un bénéfice mensuel minimum de 100.000FCFA. Avec ce montant, il parvient à subvenir aux besoins de sa famille. Les périodes de fête et la rentrée scolaire sont les moments des bonnes affaires.
Malgré tout, le “docteur” rencontre parfois certaines difficultés : « Souvent, mes machines tombent en panne et je suis en arrêt de production. Il y a aussi le problème des clients qui me font des commandes sur mesure et une fois leurs chaussures prêtes, fondent dans la nature, me laissant avec les frais déjà engagés. Dieu merci, il y a plus de bonnes graines que de fausses”, détaille-t-il le sourire aux lèvres.
Aujourd’hui, Hamed a acquis de l’expérience et partage son savoir avec ses 4 employés avec qui il travaille depuis plus de 5 ans maintenant. ( 298 mots)