Bouaké, quartier Sokoura ; en arpentant une ruelle, des bruits de coups continus se font entendre. Il ne s’agit pas de tam-tam encore moins de coups portés à un homme. Il s’agit plutôt de Dembélé Aboulaye Dit Tchèdjan et les siens qui battent ainsi des basins pour leur redonner de l’éclat.
Assis, sur des nattes sous une baraque de fortune, des sortes de massues en bois en mains, des hommes portent des coups synchronisés à des morceaux de basin ou des boubous en basin. Ils les plient au fur et à mesure qu’ils sont plus éclatants. A ce propos, monsieur Tchèdjna entre deux coups nous confie que pour bien entretenir le basin et le garder longtemps, il faut l’amidonner. Cela a l’avantage de le rendre dur et plus résistant mais le hic c’est qu’il perd de son éclat et un simple repassage ne peut le lui redonner. Il faut alors le battre ; c’est le seul moyen de lui redonner son éclat comme neuf.
Tchèdjan exerce le métier depuis plus de rente ans. Il l’a appris auprès de son père et en assure la pérennité avec ses frères à ses côtés. Malgré la concurrence, il a acquis une telle notoriété que son atelier est considéré comme le carrefour du basin à Bouaké. Les périodes de fêtes musulmanes sont les plus rentables chacun ressortant son basin et voulant lui redonner son éclat d’antan.
Pour Tchêdjan, l’activité est rentable car elle lui permet de prendre en charge sa famille. Les tarifs pratiqués oscillent entre 250 F CFA et 1 000 F CFA par basin. L’activité a encore de beaux devant elle car tant que les bouakois porteront des basins, Tchêdjan est prêt à les redonner de l’éclat en les tapant. (297 mots)
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