Ce vendredi 28 octobre 2022, nous sommes à Abobo-té au carrefour « Burkina ». Les habitués reconnaissent surtout cet endroit pour son côté gastronomique. Des restaurateurs venus du Faso voisin s’y sont rendus célèbres pour leurs poulets cuits à la braise.
Notre présence en ces lieux est liée à une tout autre circonstance. Nous sommes venus y rencontrer monsieur Dacoury. Cordonnier depuis le 18 décembre 2010 à cet endroit, il s’occupe des chaussures des riverains. Grâce à son savoir-faire, il leur redonne vie.
Si son talent est de l’avis général reconnu, Dacoury nous explique que cette profession n’est que transitoire. Il la voit davantage comme un tremplin, une marche vers sa véritable vocation.
À la vérité, Dacoury est chantre. À ce niveau, le cordonnier cède la place à l’artiste. « John Sigli » (Sigli signifie sucre en langue Bété et Dida) est pris par le virus de la musique depuis sa plus tendre enfance. Jeune homme, il arpente sa région native de Lakota et y rencontre en tant que chansonnier un certain succès.
Sigli connaît toutefois des désillusions artistiques qui lui font mettre en berne sa carrière. Désormais chrétien, il chante les louanges de son Seigneur.
John est convaincu que son talent lui fera obtenir la reconnaissance qu’il mérite sur le plan artistique. Déjà sur sa page Facebook “John Sigli”, il relaie ses productions originales.
Il ambitionne assez vite rencontrer un mécène qui va lui permettre de rentrer en studio et produire un album de musique chrétienne.
Nous prenons congé de cet homme au timbre vocal puissant, après une prestation a capella qui lui vaut les ovations d’un public conquis.
Benie Eckra, contributeur PepeSoupe, Abobo
