Vivre et exister ont toujours été des termes différents. Vivre ne se limite qu’à l’expiration et l’inspiration de l’air ce que tout le monde fait naturellement. Cependant ‘exister’ c’est marquer son histoire sinon sa génération. Les uns se donnent les moyens nécessaires pour y parvenir, les autres échouent en cours de route. À Kong cette vendeuse d’igname du nom de Ouattara Manan, incarne bien le profil de ceux qui refusent de se laisser abattre par les obstacles de la vie. En dépit des conditions désagréables auxquelles elle fait face, cette mère de famille vend des ignames au quartier ‘femmes mariés’ de Kong. En réalité, analphabète, Ouattara Manan a été soumise à un mariage traditionnel qui existe toujours. Avant de rentrer dans la vente de l’igname, la femme quinquagénaire vendait d’autres produits nutritionnels tels que les condiments. Elle va acheter les ignames dans plusieurs villages voisins avant de venir exposer sur le marché espérant en tirer profit. Cependant, ce commerce ne rapporte plus grand-chose ces derniers temps. Selon les propos qu’elle nous avance, la situation est alarmante. Le commerce d’igname qui rapportait beaucoup d’argent autrefois s’avère très difficile aujourd’hui. En témoigne cette expression qu’elle n’a pas cessé de réitérer au cours de l’entretien : « c’est vraiment difficile ces temps-ci » ses enfants qui n’ont pas eu la chance de fréquenter les bancs de l’école, sont soumis aux principes des traditions. En particulier, les filles qui sont au nombre de quatre, ne peuvent qu’attendre le jour de leur mariage. La plus âgée des filles est déjà mariée tandis que celle qui suivent se prépare pour la célébration de leurs, ce mois-ci. Quant aux garçons, ils pratiquent tous les deux la mécanique avec un proche du quartier qui est leur patron. Le père est épuisé et est toujours souffrant, du coup, toute la charge revient à la mère.
BamCoul, contributeur PepeSoupe à Kong.
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