Tout est parti d’une frustration. Abdoulaye Diallo qui avait fait l’objet de railleries lors de son apprentissage est devenu un grand artisan vannier. Dans le sous quartier de Faya à la Riviera , ses œuvres ne laissent personne indifférent. Pourtant, pour ce quinquagénaire, « à chaque jour suffit sa peine ».
Abdoulaye maîtrise les rouages de ce métier. Toutefois, son insertion ne s’est pas faite tout en douceur. Du fait de ses origines ethniques, il a essuyé les moqueries de son entourage. « Tout le monde riait de moi quand je commençais la vannerie. On me disait qu’un Peulh ne pouvait pas réussir dans ce domaine et que ma place est près des bœufs et des moutons », raconte-t-il, le souvenir vivace.
Cela fait plus de 20 ans qu’il manie avec dextérité le rotin, son unique matériau de travail. De cette lanière jaune pâle, il en sort des meubles de toute forme et des objets de décoration. Mais ce passionnant métier est parsemé d’embûches.
Les difficultés apparaissent à plusieurs niveaux. La disponibilité du matériau de confection, notamment le rotin n’est pas toujours effective. Il est souvent livré avec du retard.
Ce qui est à l’origine du non-respect des délais de livraison des commandes, explique Abdoulaye Diallo.
Au plan technique, les méthodes utilisées sont rudimentaires. Il n’a que pour seuls outils de travail ses mains. L’acquisition de machines modernes pourrait lui faciliter la tâche et le rendre beaucoup plus productif.
L’un des problèmes cruciaux se situe au niveau des clients. Les œuvres ne sont généralement pas achetées à leur justes valeurs. Malgré tout, la passion se lit dans les yeux d’Abdoulaye Diallo.
Lui qui souhaite équiper son atelier et agrandir ainsi son activité s’en remet à l’intervention d’une main généreuse.
Layla Nassar, contributeur PepeSoupe à Cocody