Traoré Adama est tapissier dans la ville de Bouaké depuis 1992. Dans le quartier populaire de N’Gattakro, son atelier installé en plein-air ne passe pas inaperçu. Les meubles fabriqués avec soin par « Adamo », comme on le surnomme attirent une clientèle diversifiée. Mais pour ce talentueux artisan la réalité est implacable. Le prix du matériel à flambé sur le marché. Face à cette situation, il lance un cri de cœur. Installé à quelques encablures du marché de N’Gattakro, la devanture de l’atélier d’Adamo est pratiquement obstruée par ses oeuvres. On y voit un peu de tout ; des canapés, des fauteuils, des lits et des chaises. Les prix de ses fabrications, le tapissier les fixe en fonction du modèle et la quantité de volume de travail fourni pour la réalisation. La tapisserie, il l’a aimée dès le bas âge.

Cependant, tout ne se passe pas comme il le souhaite en ce moment. Selon l’artisan , ces objets « confectionnés avec grand amour » s’arrachaient, auparavant comme de petits pains. Mais aujourd’hui, la situation n’est guère reluisante pour le tapissier de N’Gattakro. Les clients se font de plus en plus rares. Et le prix du matériel de fabrication est passé du simple au double. C’est avec beaucoup d’ amertumes qu’Adamo nous confie son désarroi. « Avant, les tissus standards coûtaient 1500 FCFA le mètre, aujourd’hui, ils sont passés pratiquement à 3500 FCFA. Imaginez le coût de ceux de bonne qualité ? Même les planchent sur place n’échappe, également pas à cette hausse exagéré des prix. Si les choses ne rentrent pas vite dans l’ordre, les petits artisans risquent de ranger les outils », prévient-il.Toutefois pour maintenir sa clientèle, Traoré Adama dit Adamo n’hésite pas à proposer des prix raisonnables. Le quadragénaire tapissier aimerait pouvoir mieux vivre de son métier. Pour lui, le travail devrait permettre à l’homme de vivre heureux et non pas le contraire.
Robert Bassinga, contributeur PepeSoupe à Bouaké